Sortie botanique à Gluiras
Pour cette journée consacrée aux plantes, les places étaient limitées pour permettre à tous de profiter des indications de notre intervenante, Nathalie Havond, herboriste chevronnée. Aussi c’est presque déçu de ma liste de 10 personnes que je suis venu au rendez-vous, place du village à 9h. Sur le chemin, une dame, panier à la main venait compléter l’équipe et c’est ainsi, sous la houlette de Nathalie, que l’entraînement a commencé en cette veille de coupe du monde.
La chaleur de ces derniers jours faisait craindre le pire pour la végétation mais Nathalie avait tout préparé. Grâce au repérage de la veille, elle avait prévu un petit circuit autour de Gluiras où trouver plantes en fleur et jeunes pousses, et même communier avec le monde végétal !
Départ autour de la fontaine sous la Pize, où lavandes et romarins se sont fait raccourcir, avant de rejoindre un petit jardin abandonné foisonnant d’achillées millefeuilles, sarriette, et coquelicots. Corymbes (à ne pas confondre avec ombelles), tiges fleuries, et pétales rouges, cueillis délicatement ont fini dans nos sachets en papier ; un sac par plante pour le groupe, on joue collectif !
Un peu plus loin à la fraîcheur du ruisseau, Nathalie nous expose quelques notions de gemmothérapie (soins à partir des bourgeons) et l’approche globale des végétaux pratiquée en médecine chinoise. Jeunes feuilles d’aulne et jeunes pousses de ronce terminent dans nos paniers à la fin de l’exposé.
Nous poursuivons vers l’Hermet en nous arrêtant dans le jardin des sœurs Havond où les pétales jaunes de coquelicots de Californie, hop, sautent dans un petit sachet. Sur la route, une magnifique bugrane nous arrête (enfin arrête Nathalie, parce que nous …) et nous apprenons que cette plante aux fortes racines porte bien son autre nom : « arrête-bœufs ». Ça ne marche pas avec les buts …
Trêve de plaisanteries ! Préparés mentalement par notre guide, nous sommes montés à pas lents dans la cathédrale de la Pineronde. Là, contre les chênes verticaux, adossés à leurs solides troncs nous avons fait silence et laissé leurs vibrations nous parler et nous apaiser, si besoin. C’est important le mental dans une équipe.
Retour au village par la Chapelle, où nous déterrons quelques lilas d’Espagne pour leurs racines bienfaisantes et remplissons un plein sac de fleurs de mauves. Fin de la cueillette à 12h45.
Un petit vin pétillant ( un peu trop …) de sureau en apéro et le pique-nique avalé, nous passons aux travaux de transformation de nos récoltes en salle.
Trois ateliers en quasi simultané : réalisation d’un sirop anti-toux, d’un baume universel dit réparateur et d’un vinaigre anti-bactérien.
N’espérez pas que je vous donne les recettes de nos potions magiques, je me limiterai à vous dire qu’il faut prendre soin des plantes cueillies, ne pas les brusquer, les mettre dans l’eau froide pour faire une infusion, utiliser des compléments (huile, vinaigre) sains et si possible bio.
A l’issue de la journée, chacun est reparti avec son pot de baume et son flacon de sirop ; pour le vinaigre qui doit macérer 3 semaines, rendez-vous a été pris pour la mise en flacon et la répartition des plantes séchées pour les tisanes.
Les onze étaient satisfaits et espèrent renouveler l’aventure ; il est question d’une initiation à la gemmothérapie pour l’an prochain. Affaire à suivre donc …
Alipat