Rando des gorges du Nan

Publié le 20 juin 2023 par Les Légremis

Pierre Dac a dit"Pour la marche à pied,le meilleur des chapeaux ne remplacera jamais une bonne paire de chaussures"Mais notre guide est un sage ,il a les deux et fait des émules.

Avant de se lancer à l'assaut des gorges du Nan, Jean-Claude a pris son groupe en mains, regards sur Cognin qui a su conserver et valoriser son patrimoine local puis, en historien chevronné, nous résuma la place occupée par le Vercors pendant la 2 ème guerre mondiale. Un 18 juin, on ne pouvait faire mieux !

MEULE DU BATTOIR A CHANVRE - De l'ancien battoir à chanvre alimenté par la force motrice du Nan subsiste cette imposante pierre qui servait à écraser la plante après que les fibres aient été préparées dans des bassins de rouissage. Deux d'entre eux sont encore visibles dans les hameaux de Bassetière et de Nalletière. Une fois peigné et tissé, le chanvre servait à fabriquer toiles de textile, linge de maison ou cordes.

FERME CRET ET SÉCHOIR - Réalisée en maçonnerie de pierre, la ferme possède un intéressant séchoir à noix accolé, se développant perpendiculairement à sa façade principale. Elevé au-dessus d'une remise. le séchoir accueille deux niveaux de séchage fermés par des claustra verticales. Son toit à deux pans et croupe est surmonté d'un épi de faîtage et de tuiles chatières.

Et l'on attaqua la montée sur Malleval par les gorges du Nan. Le temps était au beau fixe, la température idéale, l'eau omniprésente et le dénivelé pas si terrible que ça.

PIERRE À DÍME Aujourd'hui située rue de la Vieille Eglise, la pierre à dime d'origine médiévale est une ancienne mesure à grains composée de deux cavités avec orifice, taillées dans un bloc de pierre. La tradition rapporte que la plus grande cavité correspondait à la part du seigneur, la plus petite étant réservée aux serfs. Il s'agit plus vraisemblablement d'une pierre à meunier, mesurant d'un côté les grains de blé et de l'autre la farine.

Puis la faim se faisant sentir, le pique-nique fut le bienvenu. L'auberge proche fut tentatrice ; café et pousse-café nous donnèrent un coup de fouet pour repartir. Heureusement Gérard veillait..et nous évita quelques kilomètres supplémentaires !

Au détour d'un chemin, l'un d'entre nous nous fit découvrir, perdue dans la nature, une étrange bâtisse : un temple tibétain ! L'esprit curieux, nous avons décidé de faire un crochet pour découvrir 8 magnifiques "stupa".

Pas de circumambulation pour nous, seulement la lecture explicative sur ces monuments reliquaires du bouddhisme. La visite était possible ce dimanche mais le temps nous manquait et nous avons regagné sans encombres nos voitures à Cognin.

Merci à Jean-Claude et Agnès pour cette rando riche en découvertes.

Régine

Et pour terminer, voici un petit topo de notre spécialiste ... Jean-Claude Souclier :

Petit hameau en pré-Vercors à 900 m d’altitude, Malleval (mauvaise vallée) a été depuis longtemps lieu de refuge car vraiment il faut être un bon marcheur pour atteindre ce village à partir de Cognin en suivant l’ancien chemin le long des gorges du Nan, comme le faisaient les anciens habitants avant la construction de la route au XIXe siècle. Malleval, en amont des gorges du NAN difficile d’accès et protégé par un amphithéâtre de falaises, abritait dès 1943 un maquis dont un des organisateurs et combattant était L'abbé GROUES devenu plus tard Labbé Pierre, fondateur de Emmaüs. Ce maquis d’une cinquantaine d’hommes gênait considérablement l’état-major allemand de Grenoble car il surveillait les allées et venues sur la route de Grenoble à Valence et menait des opérations de guérilla et sabotage dans la vallée de l’Isère. Il fut décidé de l’éliminer fin janvier 1944 et le maquis, pris dans la nasse par le bas et par les crêtes, fut décimé, Perdant une trentaine de combattants. Le village fut brûlé et une dizaine d’habitants exécutés, brûlés vifs ou déportés. Fin juillet 1944, lors de la dispersion des maquis du Vercors après l’attaque générale sur le massif des armées allemandes (plus de 600 tues), Malleval était à nouveau l’objet d’un épisode dramatique car un groupe d’une dizaine de rescapés fuyant la zone fut intercepté et décimé au lieu-dit Le Moulin. Un seul rescapé blessé réussit à s’échapper.

LA RANDO.

Dès la sortie de Cognin on est en pleine jungle sur la rive du Nan qui s’écoule entre les blocs de rocher, sous atmosphère très humide et chaude avec passages tourmentés sous des falaises impressionnantes de plusieurs centaines de mètres. On remarque très vite plusieurs béalières et des canaux d’amenées d’eaux taillés dans les rochers qui témoignent d’une intense activité de moulins. Très rapidement on passe près du pont de Monchardon qui serait d’origine romaine. Plus loin on traverse deux passerelles et une main courante nous aide pour surmonter des obstacles un peu engagés. Puis le canyon s’évase et on arrive au lieu-dit le Moulin, objet de terribles évènements où l’on peut voir les stèles avec les noms des martyrs. Et c’est la montée vers Malleval au milieu des prairies et sous-bois. Recueil auprès du gisant avec les noms des personnes tombées ou exécutées en 44 et pause casse-croûte devant l’église du village. Puis un remontant au bistrot du village. Café, verveine, etc.