Journée du patrimoine: voyage dans le temps.
C'est à la gare même du Pont de Chervil que Robert Lavis et sa secrétaire particulière Marie, accueillirent les 18 participants à cette journée du patrimoine.
Une fois les présentations faites, l'ancien instituteur armé de son classeur, nous exposa sa conception de l'apprentissage: le questionnement. Que voyons nous, que déduisons nous, quelles sont les causes, les conséquences? Devant un échantillon de roches: granite, basalte, grès, calcaire, charbon..., Mr Louis nous promena à travers les ères, jonglant avec les millions d'années, la tectonique des plaques, puis, revenant sur le terrain pour nous montrer, dans un mur d'échamp, une pierre de basalte parmi les blocs de granit. Il démontra par ce fait que les constructeurs ayant monté ce mur, n'étaient pas aller chercher 200m plus bas cette pierre, mais bien qu'ils l'avaient trouvée sur place, et que donc le lit de l'Eyrieux avait changé au cours du temps. Une incursion au Moyen Age nous rappela que la baronnie de Chalancon occupait une place de choix. En effet, les charrois de marchandises venant de Dunière via Mézilhac étaient obligés d'emprunter cette voie royale et, descendant sur Chervil, passer le pont pour remonter sur Beauvène. Unique voie de passage, ils devaient s'acquitter d'un droit de péage: l'octroi, à Chalancon et à Chervil. A noter qu'a coté de l'ancienne porte de la ville de Chalancon et des splendides fenêtres à meneaux, les mesures à grains toujours visibles sont là pour nous rappeler cet impôt. Robert nous enchanta d'anecdotes et nous fit découvrir des richesses patrimoniales inconnues, telle la porte sculptée de salamandres du maréchal ferrant de Jonac.
Puis nous regagnâmes l'ancien CFD, construit en 1888, où là encore une surprise nous attendait. Robert nous fit traverser un tunnel d'envergure, positionné sous la voie, où le "colin" peut encore couler des jours heureux sur un lit empierré, large pour un jour de furie, et bordé en hauteur d'un trottoir d'1m40, pour que les marcheurs gardent leurs repères sur l'ancien sentier.
L'après midi aurait pu se prolonger tant l'auditoire était charmé, mais se sera pour une autre fois.
Devant le verre de l'amitié, assis aux tables de pique nique, nous avons échangé nos adresses mail, et comptons sur Benjamin, le bien nommé, pour continuer ce travail de mémoire.