La transhumance
A qui la faute si ce Dimanche 9 Mai, la pluie fut encore au rendez vous. Aux Saints de glace ? A lune rousse ?, au volcan Islandais ?
Une fois encore le tissu gore-tex recouvrant chaussures et veste fit merveille. Myriam, la quarantaine trépidante, partit en compagnie de la fidèle Elisabeth, dès 9h30, encadrer un groupe d'une trentaine de randonneurs sur le chemin d'Intres. Les deux Régine se proposèrent pour attendre le second départ fixé à 10h30 et emmenèrent avec elles une quinzaine de marcheurs émérites de Chateauneuf de Vernoux. Jacky réserva les "biassou" car chacun sait que la marche "creuse". Francis Hubert du service environnement du Conseil Général, habitant la commune, se mit à disposition des groupes pour commenter la rando. Il nous fit partager son savoir, se mettant à la portée de tous, répondant avec indulgence à nos questions candides. Il nous exposa les études faites, sur la hêtraie de Saint Julien du Gua par des spécialistes de l'ONF dans le cadre de la politique des Espaces Naturels Sensibles. Pour en connaître le degré de naturalité, une estimation des quantités de bois mort et d'arbres vieillissants fut opérée ainsi qu'un inventaire des coléoptères saproxyliques. Les esprit curieux et les scientifiques confirmés pourront consulter les études faites, en s'adressant soit au Conseil Général, soit au PNR ou au CRPF. Quant à moi, je vous fait part de ce que j'ai retenu: le peuplement de cette hêtraie est constitué en majorité de hêtres, de vieux châtaigniers, d'un mélange hêtres-châtaigniers et de quelques chênes. Le volume de bois mort de la hêtraie pure est très faible, l'essentiel du bois mort venant des châtaigniers et vieilles souches de hêtre. De ce fait les coléoptères saproxyliques, comprenant de nombreuses familles dont les xylophiles primaires "ravageurs" de premier rang, et "ravageurs" de deuxième rang s'en donnent à coeur joie. Certains sont capables d'exploiter directement la cellulose du bois, d'autres sont incapables de la diriger. Chaque famille de coléoptère occupe une niche spécifique et après deux ans de recherche 56 espèces bio-indicatrices furent recensées à St Julien du Gua, résulta montrant la richesse et la bonne naturalité de cette hêtraie. "Mais comment a t'on capturé toutes ces espèces" ? Différents pièges ont été posés: certains pièges "à interception" ( de 1m à 10m du sol ) capturent les espèces vivant à mi-hauteur ou dans les frondaisons, d'autres dits "à chute" enterrés au ras du sol pour les insectes vivant au sol, d'autres "à cavité" pour les insectes vivant dans les cavités des vieux arbres.
La conclusion s'impose d'elle-même: après cette rando riche en enseignement, faisons en sorte de conserver ce patrimoine naturel remarquable pour les générations futures !
Trempés mais heureux, nous avons dévoré le "biassou" et avons sauté dans notre voiture en quête d'un peu de chaleur...
(voir l'album la transhumance St Julien du Gua )