Le Grisard, selon Pierre
Jean Yves, dit Lou Reïgis, m'a confié la lourde tâche de rédiger le compte rendu paysagé de notre dernière randonnée...
Mais voilà, son matériel informatique Mac Chose montrant des signes de faiblesse, une interruption intempestive de connection due à une pluie diluvienne et voilà un retard à la rédaction que nos lecteurs assidus sauront me pardonner....
Donc, samedi, une troupe nombreuse, majoritairement féminine se retrouva devant la boulangerie de Désaignes.... Jour de trail, cette pittoresque petite bourgade ardéchoise, fourmillait de monde. Mais, aux ordres d'un Pierre au calme olympien, il fallut se rendre à l'évidence: le départ de notre randonnée se situait quelques trois kilomètres plus loin....
Laissant nos véhicules dans un renfoncement de la départementale, nous voilà dans un sous-bois parcouru d'un large sentier. Un premier pont de pierre et la troupe se retrouve sur une rive verdoyante, bordée d'une bâtisse en ruine.
Très vite, en tête, Isabelle, Corinne, Cindy, puis Chantal, menent le bal. Nos Torpédos de la rando ont du souci à se faire. Certes, nos trois nouvelles recrues ont quelques années de moins au compteur, mais une chose est sûre, elles ne tricotent pas du mollet! Elles marchent, marchent, marchent, et bien sûr, papotent! Les têtes chenues masculines du groupe ont bien tenté de résister. Làs! Mais où donc trouvent-elles toutes cette énergie?
Voilà des hameaux tranquilles, vestiges du temps ancien. Là, c'est une source, ici, un pont de pierre enjambant un tranquille ru. Le sentier rejoint une maison au lourd toit de lauze, chemine au travers d'un bois, puis rattrape le goudron. Il est temps de faire la pause.
Le pique-nique est pris dans un grand champ, à l'abri des sautes d'humeur d'un vent chaud venu d'un lointain levant. Puis, c'est le départ, au grand dam de certain, privé d'une sieste digestive, lui qui se voyait sommeillant le nez dans l'herbe odorante d'un verdoyant échamp....
Nous sommes à Orfeuille. Pierre, bien reveillé, se fait conteur et nous explique le paysage. Sur ces côteaux, poussait un vignoble aujourd'hui disparu.
Le contraste est la règle, en la campagne de Désaignes. Le sentier emprunte châtaigneraies ou hêtraies, puis le paysage devient provençal et les conifères reprennent le dessus.
L'eau ruisselle de partout. Un gué est franchi, où le caoutchouc des pneus donne une couleur "locale" à la campagne environnante... Quelques cabannes en bois parsèment le fond d'un vallon. Les cerisiers et les merisiers maculent de blanc le vert criard des Douglas.
Une belle bâtisse. Sa propriétaire, nous accueille, nos randonneurs se ravitaillent à l'eau faîche de la source. Pierre en profite pour vérifier le cap. Pas de souci, nous sommes sur la bonne route!
Une allée bordée de châtaigniers centenaires fera l'admiration de Max, sculpteur et poète sur bois. Jean Yves immortalise l'instant, Alain et Michèle sont heureux d'être là, nos St Pierrevilloises, toujours en tête, accélèrent le pas....
Un four sur le bord du sentier et voilà Lou Reïgis, en penseur agenouillé... On plonge vers le fond d'un vallon, parcouru par une belle rivière. La passerelle de bois brinquebalante sera empruntée précautionneusement. Un hamac tendu entre deux arbres au dessus de l'onde bondissante est une invite au farniente.
Un dernier raidillon et un arbre à pain, frappé par la foudre, offre à nos regards les stigmates de ses blessures noircies et rougissantes.
Bientôt, le hameau de l'Hermet approche. La départemantale est rejointe, plus que quelques mètres, voici nos véhicules...
La boucle est bouclée. Heureux de cette journée, on se quitte, en se promettant une prochaine randonnée.