Rando du Pas de l'Allier

Pleuvra, pleuvra pas ? Partira, partira pas ? Les saints de glace ayant décidé de s'attarder un peu plus dans notre belle région, la randonnée Vercors fut difficile à mettre en place. Pour conjurer le sort ou faire fi des superstitions, nous avons tout au long du trajet salué St Sauveur, St Fortunat, St Laurent, St Nazaire, St Jean et enfin St Martin.

Là sous la houlette de Jean-Claude et Agnès, forts de 11 Légremis, dont 4 nouveaux : Elisabeth, Luigi, Andréa et Julien, nous avons attaqué la montée vers le Pas de l'Allier.

Petit rappel historique de notre guide. Depuis des millénaires, les hommes installés dans la Citadelle du Vercors, ceinturée d'imposantes falaises de plusieurs centaines de mètres, pratiquaient des échanges avec les vallées en utilisant des sentiers qui permettaient de passer des cols en tête de falaises : les Pas. Le pas de l'Allier permettait à partir de St Martin en Vercors d'alimenter Pont en Royans. Avant la construction des 1ères routes il passait sur ce pas, 90 mules par jour chargées de charbon de bois et de denrées alimentaires. Ce pas périlleux, a été aménagé avec la construction d'un magnifique mur de soutènement, écroulé au XIXe siècle, puis reconstruit… 

Après un rapide mais copieux repas riche de friandises apportées par chacun, sans oublier le désormais coup de gnôle de Monique, le groupe reprit sa route.

Une rude montée nous emmena au pas des voûtes pour atteindre le sommet du plateau où la rando devînt paisible entre hêtres et épicéas. Le "bienveilleur" du Bournillon (sculpture de Jérôme Aussibal réalisé en 2019 en calcaire urgonien), contemplant dans la solitude, l'immensité du temps et des gorges de la Bourne, nous attendait. Agréable surprise !

Le retour à St Martin se fit tranquillement avec la satisfaction d'avoir échappé à la pluie et passé une très agréable journée.

Régine

• Situé un peu au nord ouest du massif, il permettait à partir de Saint Martin en Vercors (notre point de départ) d'alimenter Pont en Royans.
• Jusqu'à la construction des premières routes à la fin du XIXe siècle il passait sur ce pas 90 mules par jour principalement chargées de charbon de bois et de denrées alimentaires. Au sommet du pas, les muletiers pouvaient s'abreuver à l'auberge dont il ne reste que quelques ruines encore visibles. Peut-être y avait-il aussi un maréchal-ferrant pour remettre en état les sabots abîmés ou quelques belles filles pour soulager les muletiers du fruit de leurs échanges ?
• Ce pas était périlleux et il a été aménagé avec la construction d'un magnifique mur de soutènement qui s'était écroulé au XIXe siècle et a été reconstruit et entretenu depuis.
• Nous descendons vers la vallée, traversons un gros pierrier pour rejoindre le pied du pas des voûtes que nous allons attaquer tranquilles. Il n'est pas long mais très raide et nous allons grimper le long de la falaise pour rejoindre le plateau que nous allons contourner pour admirer le cirque du Bournillon et la vallée de la Bourne à plusieurs centaines de mètres en dessous.
• Ensuite descente tranquille pour retrouver Saint Martin en Vercors.

• On a retrouvé dans le Vercors des traces de passages humains datant de 100.000 ans. Puis est arrivé la dernière ou une des dernières glaciations ou semble-t-il l'homme n'a pu accéder au Vercors. On trouve des traces de son retour à partir de -30.000 ans avec de nombreux habitats et des sites de taillage de silex. C'est dire que les pas que nous allons prendre sont utilisés depuis bien longtemps !.

JC Souclier